mardi 19 juillet 2011

L'ange et le mythe

Petit retour sur un dimanche pluvio-musical.
Je m’étais promis que je ne reviendrais plus au festival des Vieilles Charrues : trop grand, trop de monde, trop loin de la scène… C’était sans compter la programmation de deux grands noms du rock, de ceux que l’on ne peut pas rater : Lou Reed et PJ Harvey. Parée de mes plus beaux atours (grosses chaussures et blouson imperméable), me voilà repartie dans la gadoue pour une soirée qui s’annonce inoubliable.


Lou Reed : mythe ou mité ?

Oui, je sais, ce jeu de mot facile a fait bondir quelques-uns de mes amis, et j’avoue que le deuxième terme est un peu fort, mais on est en droit de se poser la question. Mythique, Lou Reed l’est, assurément. Au sein du Velvet Underground ou en solo, il a inspiré tant de musiciens et de courants musicaux qu’il ne s’agirait pas de dénigrer son génie.
Il a toujours cette voix grave si particulière, un chant quasi-parlé, que l’on reconnaît instantanément. Mais à presque 70 ans, l’âge a apparemment laissé son empreinte. Dans le rythme, mais pas dans le ton (aïe, les oreilles !), Reed ne brille pas non plus à la guitare. Statique et blasé, il est accompagné de musiciens énergiques et talentueux, qui feront tout pour donner de l’éclat à ce concert bien terne.
Néanmoins, la force de la légende a grandement atténué la déception, et entendre Venus in Furs ou Sunday Morning en live, c’est tout de même un moment à vivre.


PJ Harvey : l’ange noir a illuminé Carhaix.

Polly Jean n’est pas encore en âge d’être un mythe. Mais une chose est sûre : elle fait depuis longtemps partie des artistes rock qui comptent. Une chanson en particulier m’a suivie depuis mon adolescence : Down by the water (1995). L’entendre aujourd’hui sur la scène des Vieilles Charrues a été un moment de pur bonheur.
Arrivée discrète, toute en noir, sur une scène noire elle aussi, PJ Harvey n’a cessé d’éblouir le public avec sa voix. Une voix indéfinissable, très juste et maîtrisée, parfois rock (mais pas rauque), parfois lyrique. Alternant anciens et nouveaux morceaux, autoharp et guitare, et accompagnée de musiciens de talent, Dame Polly Jean nous a délivré un concert parfait, qui a enchanté ses inconditionnels comme ceux qui ne la connaissaient pas encore.




Bref, dimanche pluvieux, dimanche heureux, donc.

Le lendemain (tout aussi pluvieux), mes oreilles ont encore assisté à un concert des plus fameux, mais d’un style totalement différent : celui du KammerEnsemble de Cologne. Si vous avez l'occasion d'écouter cet ensemble de musique de chambre allemand, je vous le conseille. Des musiciens là encore de grand talent, qui ont plaisir à jouer ensemble et pour le public (pour le concert d'hier : oeuvres de Telemann, Haydn, Dittersdorf, et Vivaldi). Un régal pour les oreilles.

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