mercredi 18 décembre 2013

"Vapor City" de MACHINEDRUM, au rythme de la ville

 
  Bon, on ne va pas se mentir, je ne suis ni disquaire, ni critique musicale, on va donc laisser faire les gens qui savent. Mais je tenais quand même à vous faire partager mon grand enthousiasme pour ce disque découvert récemment :
 
 
 
 
Vapor City,
 
de MachineDrum (Ninja Tune, 2013).
 
 
 
 
 
 
Un petit tour en ville ?
 
  Partant d’un a priori positif pour en avoir entendu quelques extraits, j’étais pourtant loin de me douter du voyage...
PLAY. Dès les premiers sons, une voix, un traitement qui ramène directement au très bon Burial (artiste que j’aime beaucoup, ça tombe bien), puis la basse sombre mais pas lourde, une bonne jungle, des effets maîtrisés… tout ça sonne merveilleusement bien à mes oreilles.
 
En dehors d’être un bon album, Vapor City est aussi un bel album.
 
 
 La pochette est soignée, mais la surprise est à l’intérieur : le double LP design noir et blanc est accompagné d’un livret d’illustrations. Un titre, un dessin, une rue, voilà le concept qui lie cet album aux multiples dimensions.
 
 Vapor City se veut un voyage sensoriel, aussi bien auditif que visuel. Ainsi on se balade en ville, avec des titres saisissants (Eyes don’t lie), d’autres plus insouciants (Center your love), mais toujours dans le même taxi aux couleurs drum&bass.
 
 
 
Deux chroniques de gens-qui-savent-faire à lire ici :
- Mowno  
 

lundi 25 novembre 2013

Prix Médicis Etranger 2013 : attention, forte houle !


  Il faut d’abord vous prévenir : avant d’ouvrir ce livre, prévoyez une plage de temps libre assez large pour vous permettre de le finir dans la foulée, sous peine de frustration !
 


 
  Ni le titre ni la couverture ne laissent présager ce qui nous attend à l’intérieur. On embarque littéralement sur le petit voilier rouge avec Donald et Maria, sa fille de 7 ans. Un moment de douceur en famille, jusqu’à ce que la tempête approche.  Les inquiétudes du père rejaillissent sur nous, nos yeux se froncent en lisant, et puis c’est l’angoisse lorsque Maria disparaît. On cherche à comprendre. Comme avec un mal de mer, on tangue parmi les suppositions. On vire à droite puis à gauche, on a hâte que l’orage soit passé, on ressent la détresse qui règne, on EST sur ce bateau. Et notre respiration se suspend jusqu’à cette fin, si imprévisible. Alors on ose lever les yeux, on sort de l’eau, et il faut bien quelques secondes pour reconnaître le salon dans lequel on est confortablement assis.
 
  En mer n’est pas un thriller, mais en a l’atmosphère. L’intrigue sert de prétexte à une véritable plongée à l’intérieur du doute d’un homme et de sa folie. Incroyablement bien ficelé, ce livre est signé Toine Heijmans, journaliste et essayiste néerlandais. Bien que premier roman, En mer a déjà fait chavirer le jury du Prix Médicis Etranger, qu’il vient d’obtenir.
Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire : larguez les amarres !
 
 
En mer, Toine Heijmans, Christian Bourgois
 
 
 
 

vendredi 1 novembre 2013

Mauvais genre : bonne moisson pour le 9ème Art.


  Vous connaissez Chloé Cruchaudet ? Non? Alors retenez bien son nom.
Mauvais Genre, sa dernière BD, est un superbe roman graphique à découvrir.
 
 
  La première guerre mondiale contraint Paul, jeune marié, à partir au front. Bientôt, il fuit l’horreur des tranchées et rejoint sa belle, Louise. Mais en ce début de XXe siècle, le sort réservé aux déserteurs est plus que funeste. Dans l’attente d’une amnistie générale, Paul, qui n’en peut plus de se cacher, décide alors de se déguiser en femme afin de vivre, et non plus survivre. Avec la complicité de Louise, il devient Suzanne…
 
Cette histoire étonnante, et réelle, Chloé Cruchaudet l’a adaptée du livre de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, et également brillamment mise en image. Pour en avoir un aperçu, faites donc un petit tour sur son blog. Vous en reviendrez convaincus.
 
Le jury du Prix Landerneau BD, présidé par Joan Sfar, ne s’y est pas trompé en lui accordant la récompense cette année.
Retrouvez l’interview de Chloé Cruchaudet ici.
 
Mauvais Genre, Chloé Cruchaudet, Delcourt, 2013
 
 

lundi 28 octobre 2013

Faber, destructeur, et perle de la rentrée littéraire.


  Faber, Madeleine et Basile appartiennent à la génération des années 1980, une génération désenchantée, qui garde en tête la révolution de ses parents. Le désir de liberté propre à l’adolescence se mêle à la lutte syndicale, et les manifestations de 1995 revêtent un parfum de 1968. Mais au fur et à mesure que l’âge avance, les rêves se transforment, s’envolent parfois, et la nécessité du quotidien prend le dessus.
 
Faber est de ceux qui rêvent, de ceux qui luttent. Toujours plus. Dans le glissement de la radicalité, il embarque ses deux amis, Madeleine et Basile. Faber le meneur, Faber l'idole, Faber le séducteur, Faber le destructeur, Faber, qui va remplir la vie de Madeleine et Basile jusqu'à leur en déposséder.
D’un charisme incroyable, il fait naître chez ses amis des espoirs et des rêves qu’ils ne s’étaient pas permis jusqu’ici. Alors lorsque Faber leur échappe, le vide qu’il laisse est trop grand dans leur vie.
 
Nous aussi, lecteurs, sommes subjugués par la force d’attraction de cet être quasi-surnaturel. On a envie de savoir, de comprendre, de lui demander des comptes à notre tour. C’est tout le génie du personnage… et de son auteur.
 
  Il y a deux romans en un dans ce dernier opus de Tristan Garcia : le récit d’une génération en quête de modèle, et le portrait d’un jeune homme épris d’idéal. Les deux se confondent pour donner lieu à un excellent texte de cette rentrée littéraire 2013.
Fondez pour Faber.
 
 
Faber, Tristan Garcia, Gallimard, 2013.
 
 

dimanche 20 janvier 2013

Twitter or not Twitter?


Si Facebook n’a plus de secret pour moi, Twitter c’est une autre affaire. Et je ne suis sans doute pas la seule : 5 millions de français tweetent, c’est peu (en comparaison, nous sommes 25 millions à posséder un compte Facebook). Et pourtant, Twitter s’est bien installé dans le paysage médiatique.
 
Dans la famille instantané, on avait le café, le cliché, on a maintenant la communication. Twitter, c’est de l’immédiat. Même pas le temps d’infuser, chaque petite phrase chasse l’autre. Malgré tout, tweeter requiert du talent : la bourde malheureuse guette au coin de chaque mot, et ne demande qu’à sortir. Et alors, gare à l’effet boule de neige.
Bien gazouiller* est donc un art. Valérie Trierweiler ou Nadine Morano, entre autres, ont des progrès à faire dans la discipline…
 
Twitter, un vrai média ? Souvent à l’origine d’informations, parfois même avant l’AFP (pourtant la référence dans le domaine), Twitter s’est retrouvé en première ligne lors de l’affaire du Sofitel, ou bien encore lors de l’élection présidentielle française. Dans cette dernière, les résultats, dont l’annonce est pourtant interdite avant 20h, n’étaient qu’un secret de Polichinelle du fait des phrases codées de #RadioLondres sur le réseau social (certaines étaient d’ailleurs de vraies perles humoristiques, qui m’ont valu de beaux fous-rires).
 
Bref, dans cet ouvrage très accessible, on nous parle du fonctionnement de Twitter (si bien d’ailleurs, qu’on finit par avoir l’impression de connaître depuis toujours), de son intérêt, et de son développement, notamment dans la sphère politique.
 
Un livre très intéressant.

 
(* tweet en anglais signifie gazouillis)

Twittus Politicus, Antoine Dubuquoy, Nico Prat, éd. Fetjaine, janvier 2013


 

lundi 14 janvier 2013

Société : La révolte des moutons.


Dans cet ouvrage au titre un brin provocateur, Pascale Hébel* s’attaque à l’étude de nos comportements de consommateurs.


L’avènement des nouvelles technologies, les crises successives, la prise de conscience écologique, de tels bouleversements modifient profondément la société et nos rapports à la consommation. Le terme même de consommation, longtemps à connotation négative, se voit doté d’une nouvelle image à travers les adjectifs tels que "durable", "équitable", "militante"…

Comment nous adaptons-nous à ces changements sociétaux? Quels types de consommateurs devenons-nous ? Pourquoi cette place grandissante de l’éthique dans nos choix de consommation ?



Un décryptage très intéressant de l’évolution de notre société sur un sujet qui concerne tout un chacun.

[*Pascale Hébel est directrice du département consommation du CREDOC - Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation de Conditions de vie]


La révolte des moutons, Pascale Hébel, éditions Autrement, janvier 2013.


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