lundi 13 janvier 2014

Le café suspendu, ou comment redécouvrir la solidarité

  C’est fou comme un adjectif peut avoir des significations complètement différentes selon le nom auquel il est associé. Après le pont, le temps, le jardin, voici maintenant le café suspendu. Enfin, quand je dis maintenant, c’est que l’on commence à en entendre parler aujourd’hui en France, malgré l’ancienneté de la chose.  


Alors qu’est-ce qu’un café suspendu ? Une idée ? L’origine en est napolitaine : le caffè sospeso a même sa journée nationale en Italie depuis 2011. Si je vous dis que l’on peut aussi parler de café en attente, peut-être cela vous mettra-t-il sur la voie ? Concrètement, le principe est simple : lorsque vous allez boire un café, vous achetez en même temps que votre commande un café supplémentaire qui sera mis "en attente" pour quelqu’un qui n’aura pas les moyens de se le payer.


Formidable concept solidaire et vraie tradition à Naples, le café suspendu connaît un nouvel essor en ces temps de crise. L’idée fait timidement son chemin en France, mais quelques commerçants ont déjà adopté la formule (ici à Tours, ici à Brest) et l’on peut supposer/espérer qu’elle va faire tâche d’huile.


La solidarité est une valeur qui heureusement ne s’est pas perdue, mais qui peut tendre à se déliter. Le café suspendu est une manière de renverser la vapeur, de contrecarrer le nombrilisme ambiant. J’ajouterais qu’il y a également un certain charme à offrir quelque chose à une personne inconnue, de manière anonyme, et ceci sans la notion de mérite, si chère à notre société actuelle.

L’idée a même fait des petits, et aujourd’hui ne concerne plus uniquement le café : ainsi vous pouvez trouver des commerces qui proposent des baguettes en attente, mais aussi des sandwichs… et même des livres ! (si, si ! Voir ici)

Alors dès que vous le pouvez, sucrez votre café avec un peu de générosité !



Pour se procurer des adresses, un site : coffeesharing.com
Mais aussi quelques comptes Facebook, cherchez votre ville !

dimanche 12 janvier 2014

Le syndrome du livre-sirène


  Je suis tombée hier sur un article de Rue89 qui, j’en suis sûre, vous parlera aussi : "Ces livres qu’on achète et qu’on ne lit jamais". Ramses Kefi y décrit ce comportement curieux qui consiste à craquer pour un ouvrage et repousser sans cesse le moment de sa lecture. Plusieurs témoignages viennent en expliquer les raisons, rassemblées en 5 thématiques : la gourmandise, la flemme, l’ego, le savoir, la déception.
Apparemment, je suis une gourmande (tiens donc!)…

En ces temps de régimes tous azimut, je trouve que l’on charge un peu trop le lecteur : moi, gourmande ? Le livre n’aurait donc aucune responsabilité ? Et si c’était lui qu’il fallait incriminer ?

Car soyons clair, le livre est un fourbe. Il vous regarde du coin de l’œil, versant sa petite larme du haut de sa pile pour vous attendrir. Vous l’entendez vous susurrer « je suis pour toi, achète-moi » dès que vous décidez de tourner le dos, difficile de ne pas succomber ! Couverture bariolée hyper tendance, ou au contraire soft/neutre qui ira bien dans le salon, un titre qui tilte, qui reste dans la tête comme un refrain de variété, et vous voilà accroché avant même d’avoir lu la 4ème de couverture.
Des vraies sirènes, ces bouquins ! Peu importe que vous en ayez déjà une pile à lire qui crève le plafond. Un livre, c’est beau, ça sent bon, allez, un de plus. Pas de risque d’indigestion.



Et pour vous, ça se passe comment ?

PS : attention, c’est contagieux : les disques s’y mettent aussi...





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