lundi 28 octobre 2013

Faber, destructeur, et perle de la rentrée littéraire.


  Faber, Madeleine et Basile appartiennent à la génération des années 1980, une génération désenchantée, qui garde en tête la révolution de ses parents. Le désir de liberté propre à l’adolescence se mêle à la lutte syndicale, et les manifestations de 1995 revêtent un parfum de 1968. Mais au fur et à mesure que l’âge avance, les rêves se transforment, s’envolent parfois, et la nécessité du quotidien prend le dessus.
 
Faber est de ceux qui rêvent, de ceux qui luttent. Toujours plus. Dans le glissement de la radicalité, il embarque ses deux amis, Madeleine et Basile. Faber le meneur, Faber l'idole, Faber le séducteur, Faber le destructeur, Faber, qui va remplir la vie de Madeleine et Basile jusqu'à leur en déposséder.
D’un charisme incroyable, il fait naître chez ses amis des espoirs et des rêves qu’ils ne s’étaient pas permis jusqu’ici. Alors lorsque Faber leur échappe, le vide qu’il laisse est trop grand dans leur vie.
 
Nous aussi, lecteurs, sommes subjugués par la force d’attraction de cet être quasi-surnaturel. On a envie de savoir, de comprendre, de lui demander des comptes à notre tour. C’est tout le génie du personnage… et de son auteur.
 
  Il y a deux romans en un dans ce dernier opus de Tristan Garcia : le récit d’une génération en quête de modèle, et le portrait d’un jeune homme épris d’idéal. Les deux se confondent pour donner lieu à un excellent texte de cette rentrée littéraire 2013.
Fondez pour Faber.
 
 
Faber, Tristan Garcia, Gallimard, 2013.
 
 
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